Tuesday 24 March 2015

Des jeunes chercheurs africains pour le développement de l’Afrique

Les boursiers de l’Initiative pour l’Afrique. La connaissance pour demain lancé depuis 2003 par la Fondation Volkswagen se sont retrouvés à Antananarivo du 16 au 22 mars pour des partages de connaissances. Il s’agissait de la cinquième réunion entre les bénéficiaires et les responsables du programme après quatre rencontres successives à Nairobi Kenya (mai 2011), à Bonn Allemagne (janvier 2012), à Cotonou Bénin (décembre 2012) et à Hanovre Allemagne (octobre 2013). Les participants sont de jeunes chercheurs africains ayant fait partie de la promotion 2010-2013 et ceux sélectionnés pour la promotion 2014-2017. Les bénéficiaires qui viennent de l’Ouganda, du Kenya, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte-d’Ivoire, de la République démocratique du Congo et de Madagascar ont à cette occasion profité des orientations pratiques prodiguées par Carolyn Tally Palmer et Robert Trigiano, respectivement de l’Institute for Water Research – Unilever Centre for Environmental Water Quality en Afrique du Sud et de l’Institute of Agriculture – University of Tennesse aux Etats-Unis. “Le but est de mettre en place des recherches de qualité pour le développement en Afrique sub-saharienne. Nous aidons les jeunes chercheurs de la région dans les domaines de ressources naturelles et d’énergies renouvelables”, ont souligné Kolodziejski Christoph de la Fondation Volkswagen et son gestionnaire du programme de bourses, Hartmüt Stützel. Cet organisme européen annexe du constructeur automobile du même nom est en effet tenu de soutenir le transfert de compétences nord-sud conformément au principe du pollueur-payeur. Les projets de recherche individuels ayant des impacts socioéconomiques indéniables sont retenus et seuls les responsables de cette entité germanique décident à ce propos, selon le témoignage des bénéficiaires. Le montant alloué est de 120 000 euros sur trois ans pour le chercheur junior qui prépare un doctorat et de 150 000 euros sur la même durée pour le chercheur senior qui se lance dans le post-doc. Des allocations financières sont une aubaine pour les jeunes chercheurs dans un pays comme Madagascar où les structures d’appui à la recherche sont inopérantes. Coopération sud-sud Ils ne sont pas non plus automatiquement recrutés pour l’enseignement à l’université après la thèse la plupart du temps. Force leur est donc de créer du travail pour eux-mêmes et l’appui venant de l’extérieur est la bienvenue à cette fin. Les bénéficiaires ont, à la fin du cycle, l’obligation de retourner dans leurs pays d’origine pour y exercer et, de ce fait, sont encouragés à intensifier la coopération sud-sud. “Nous sommes heureux d’avoir deux docteurs fruits de la collaboration entre le département de biologie animale [DBA, de l’Université d’Antananarivo] et la Fondation Volkswagen”, a mentionné Noromalala Raminosoa, le superviseur du programme à Madagascar. Roger Daniel Randrianiaina qui a pu travailler sur les reptiles et les amphibiens malgaches en vue d’une thèse soutenue en Allemagne en 2011 mène en ce moment des recherches postdoctorales sur les poissons d’eau douce endémiques du pays. “Ces espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction pour diverses raisons. Leur conservation est une opportunité de développement pour la population”, a-t-il dit. Sa collègue Fanomezana Mihaja Ratsoavina qui a présenté une thèse sur les lézards de Madagascar en 2013 entreprend à présent des études postdoctorales sur la conservation des lémuriens et l’éducation environnementale. “Vous savez que nos primates sont une espèce dont la conservation est quelque peu exigeante. Lorsqu’ils sont conservés, le reste de la biodiversité aussi doit l’être au profit des humains”, a-t-elle confie. Tous les deux encadrent en même temps des étudiants malgaches préparant leurs mémoires de diplôme d’études approfondies et des doctorants. De 2007 à 2010, le projet de l’Association Vahatra regroupant des scientifiques malgaches et étrangers rattachés au DBA, a également reçu l’appui financier des Allemands. Un expert malgache s’est adressé à tous les boursiers africains en ces termes : “Vous êtes l’avenir de l’Afrique. Votre recherche va apporter du développement dans vos pays. Vous êtes les meilleurs chercheurs africains”.